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Ecriture

Je vous mets quelques extraits de livres que j'écris.  http://www.mayasoleil.fr

le combat pour la liberté

 

Le moindre légume, était automatiquement rejeté : vomissements, renvoies.  La mère de Angélique voyait en cela un rejet de sa fille, que sa fille ne l’aimait pas. Sa mère le lui a toujours reproché. Elle la comparait toujours à ses deux sœurs. Elles au moins mangeaient de tout. Pas comme elle. Celle qui créait des problèmes à sa mère, celle qui était obligée de l’emmener voir les médecins et de payer.

  • Tu me coûtes cher, tu n’as aucune volonté, tu pourrais faire des efforts ! » “ De quoi j’ai l’air dehors avec une fille qui ressemble à un squelette ambulant. Tu me fais honte, et tu fais peur à tout le monde.”

Quand Angélique était enfant, et que ses deux petites sœurs refusaient de manger leurs légumes, sa mère l'obligeait à rester devant son assiette pendant des heures jusqu’à ce qu’elle mange, car elle était la grande sœur, elle devait montrer l’exemple. Sa mère lui présentait à chaque repas les mêmes légumes jusqu'à ce qu'elle les mange avec des hauts le cœur. Une fois, elle a tout vomi dans son assiette.  Sa mère en rage s'est mise à lui hurler dessus en lui ordonnant de quand même tout manger.  Parfois, sa mère faisait valser son assiette à travers la pièce, laissant tétanisée d’effroi la petite Angélique. Angélique ne pouvait pas. Alors sa mère lui enfonçait la tête dans ses épinards noircis et dégoulinant.  Sa mère la menaçait une nouvelle fois comme elle avait l'habitude de le faire de se débarrasser d'elle en la mettant en pension avec les enfants difficiles et à problèmes comme elle.  Une fois, lorsqu’elle devait avoir 6 ans, sa mère l’a prise par le bras, Angélique avait refusé son repas une énième foi. Sa mère hurlait dans toute la maison.

  • Tu l’as cherché, tu l’as cherché”

Puis elle ouvrit la porte et balança sa fille dehors, sans manteau, sans chaussures, juste en chausson, en pleine hiver et elle regarda sa fille en lui disant

  • Je ne veux plus d’une fille comme toi, tu es méchante avec moi, vas voir chez les voisins s’ils sauront mieux te nourrir que moi. Tu n’es qu’une peste qui n’est pas reconnaissante pour tout ce que je fais pour toi, et tout l’argent que je dépense pour toi pour te soigner, pour savoir ce que tu as, te nourrir...tu es ingrate Vas t’en ! “

Elle était restée ce jour-là plantée devant le portail, grelottant. Et elle a attendu sa mère lui ouvrir. C’est son père qui la retrouva. Il lui demanda “qu’as -tu encore fait pour énerver ta mère !”.

 

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Angélique voyait parfois sa mère s’énerver car elle avait des obsessions non seulement hygiéniste, la peur de la maladie, mais l’obsession de la symétrie. Chaque chose devait être rangée à sa place. Les vêtements étaient rangés et pliés au millimètres près. Quand sa mère commença à lui demander de l’aider, elle s’appliquait à plier le linge à la perfection pour ne pas devoir tout refaire dix fois face à l’œil minutieux de sa mère. Les livres étaient rangées selon un certain ordre, par thème, puis par auteur. Les bibelots devaient être chacun à leur place, et lorsque l’une des filles les déplaçaient, leur mère les houspillaient en disant qu’elles mettaient le bazar partout où elle avait rangé. Les canapés devaient être collés à chaque trait de carrelage, bien symétriques. La table était dressée et digne d’un millimètre d’un grand restaurant. Il ne fallait pas se salir à table, ne pas mettre ses couverts sur la nappe mais sur le porte couvert, avoir une technique bien précise pour le moins possible utiliser sa serviette de table Leur mère disait tout le temps “

  • Voyez comme vous êtes sales et répugnantes, moi je n’ai même pas besoin de serviette de table, si on se tient bien et que l’on mange proprement, on n’en a pas besoin”

 

Ah bon ? même pour essuyer sa bouche après avoir bu de l’eau ?

  • Vous devez vous comporter tous les jours de la même manière comme si vous étiez en représentation face au monde. Qui dit que quelqu’un ne sonnera pas à la porte à l’instant même ? vous devez toujours montrer le meilleur de vous-même. Être digne de mon amour et me respecter en vous respectant vous-même. Il existe un code de bonne conduite. Je vous en donne les grandes lignes en vous éduquant. Prenez-en de la graine.

 

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Mémoire effacée

 

Elle avait vraiment l’impression d'être une personne à part dans ce monde. Trop sérieuse ? toutes ses copines étaient amoureuses, avaient déjà fait l’amour au moins une fois, Sabrina, on ne comptait même plus, sans compter les positions qu’elle avait expérimenté !!! Marie avait l’impression d'être la seule à voir que la vie, ce n'était pas un jeu, et qu’on ne faisait pas n’importe quoi avec n'importe qui et avec son corps. Mais d’où lui venait cette sagesse ? elle ne le savait pas ? peut-être est-ce sa mère qui lui avait enseigné le respect de soi même et des autres? elle avait l’impression que les jeunes d’aujourd’hui ne respectaient rien ni les autres ni eux même, et qu’ils n’avaient aucune patience, qu’ils voulaient expérimenté tout , tout de suite sans attendre, sans attendre le bon, le bon moment...vouloir assouvir leur désir immédiatement...et jouer avec la vie et la mort.

Marie ne veut pas de cette vie-là.

 

Cette nuit-là, Sabrina fut réveillée par les cris de Marie qui criait

  • Non, laisse-moi, je ne veux pas, ne me touche pas, non, Marc, ne fais pas ça, non…
  • Non, non, non….

 

Sabrina s'empressa de secouer Marie qui continue de hurler et de se débattre dans son sommeil comme si elle se défendait d’un agresseur.

 

Sabrina a eu du mal à la réveiller mais au bout de deux minutes elle réussit enfin à la faire taire, et Marie ouvrit les yeux, un peu perdue.

  • qu’est ce qu’il se passe?
  • Tu faisais un cauchemar et tu hurlais et tu te débattais. Tu veux un verre d’eau ?
  • Oui je veux bien, merci

Les filles descendirent dans la cuisine. Marie était encore à moitié endormie, elle but son verre d’eau.

  • Désolée de l'avoir empêchée de dormir
  • Non ce n’est pas grave, je suis là pour cela. C’est moi qui t’ai invité. C’est toutes les nuits pareil ? toutes les nuits tu fais des cauchemars ?
  • Oui il me semble, je m’en souviens bien. Je fais toujours des rêves avec le même homme et la même jeune fille blonde. Je ne sais pas qui ils sont mais ils me sont familiers.
  • tu as prononcé un prénom dans ton cauchemar, peut-être cela te dira-t-il quelque chose? c’est Marc.
  • Marc ? Non cela ne me dit rien. Faut que je continue à fouiller dans l’arbre généalogique, peut être que je trouverais des similitudes. Le problème c’est que ma mère ne veut pas me donner des détails pour obtenir l’acte de mariage avec mon père, je porte le nom de famille de ma mère, je ne connais pas le nom et prénom de mon père. Elle l’a complètement banni de sa vie et de ma vie. Je me demande bien ce qu’il a fait pour cela ? et mes grands-parents maternelles sont bouche cousus, ils ne veulent rien me dire non plus!
  • Allez ! va plutôt te recoucher. Tu auras peut-être l'esprit plus clair demain.
  • Je crois plutôt que plus j'avance, plus cela s'embrouille…tu crois que c'est illégal de me refuser le droit de me donner le nom de mon vrai père ?

Je ne sais pas marie 

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Marie prend son courage à deux mains pour expliquer sa demande de thérapie à sa mère

  • Tu vois je crois que cela me ferait du bien. Je suis super angoissée en ce moment. Tu le vois bien. Je fais de plus en plus de cauchemars.
  • Oui je vois bien que tu t'angoisses. C’est peut-être le baccalauréat ?
  • Je pense qu'il y a plus que cela. J’arrive à une période où je cherche mes origines et où je ne trouve pas de réponses à mes questions et où je trouve toutes les portes fermées.  je ne connais pas mon père.  J’ai l'intime conviction que je sais des choses sur mon passé mais je n’ai pas accès à ma mémoire. J’ai besoin de savoir qui je suis et d’où je viens.
  • Ne va pas vers cette direction-là cela va te détruire. Tu n’as pas besoin d’en connaître plus sur ton père, il ne mérite pas ton intérêt sur sa personne.
  • Pourquoi ? pourquoi me refuses tu la vérité de mes origines ? pourquoi me refuses tu de retrouver la mémoire ?
  • Si tu ne te souviens pas des choses c'est qu'elles n'existent plus
  • Ou qu'elles ont existé et que tu ne veux pas me le dire
  • C’est pour ton bien et pour le bien de la famille
  • Et toi seule a le droit d'en décider ? n'ai-je pas le droit de savoir pour me faire mon idée aussi ? Je vais être majeure. J’ai le droit de connaître la vérité sur la famille, sur ma naissance, mon passé et mes ancêtres. Tu n'as pas le droit d'être la seule ni toi ni papy et mamy à en décider. Je voulais te voir pour te demander d'avoir recours à l'hypnose s'il le faut.
  • Je te demande encore pour l'instant de ne pas t'aventurer dans ce chemin. Cela risque de te détruire.  La vérité te détruira plus qu'elle ne t’apaisera. C’est pour te protéger que je fais cela même si je comprends ta quête de sens de tes origines. 

Des larmes de colère et de dépit coulèrent sur les joues de Marie. Elle ne comprenait pas sa mère et son obstination à vouloir cacher une vérité censée protéger marie. Mais c'est ce secret qui est en train de la détruire au contraire. Sa mère ne le vit-elle pas ?

  • Sache que coute que coute j’aurais une thérapie, c’est dans le processus de mes études en psychologie, tu ne m’en empêcheras pas
  • Alors tu devrais peut-être penser à faire autre chose qui t'éviteras de remuer le passé, ce serait plus sage
  • Renoncer à mes études de psychologie lors que ce n’est pas passion depuis plusieurs année. Jamais de la vie. Si tu m’en empêche je quitte la maison ! dit marie en claquant la porte au nez de sa mère
  •  

********

 

Peu à peu le quotidien de Marie changea et trouva un nouveau rythme. Marie en plus de sa perfection et son obsession pour ses études trouva une manie pour la propreté.  Elle passait son temps à laver. Se laver. Les mains, le corps. Pouvait passer plusieurs fois le gant et le savon sur son corps et son sexe. Laver et relaver jusqu'à la perfection, jusqu'à ce que le sol et les robinets brillent. Elle avait l'impression que tout était toujours sale et impur et pleines de bactéries et pouvait contaminer tout le monde. Elle ne savait pas pourquoi elle se sentait toujours sale en permanence.  Elle sortait de moins en moins et ne sortait que pour aller au lycée. Elle trouvait toujours une excuse pour ne plus faire une virée avec ses amies de peur d'être contaminée.  Ou si elle sortait elle se lavait doublement. Sa mère ne voyait rien. Elle voyait une maison propre et rangée.  Tout était alignée de manière militaire et ordonnée.  Cela rassurait Marie qui sentait son univers 0s'effondrer tout autour d'elle au fur et à mesure. Manger devenait compliqué aussi. Chaque aliment devait être sain. Pesé au gramme près. Manger local.  Manger bio. Manger si possible végétarien. Marie n'a d'ailleurs jamais aimé trop la viande.  Manger sans les cochonneries d'additifs. Tout vérifier sur chaque paquet et tout faire soi-même.  Pas de plat industriel. Et elle n'avait pour obsession que de manger que du vert. Pour elle, le vert était synonyme de santé.  Elle avait découvert les bienfaits des graines et des épices et en mettait partout. 

 

Elle commençait à avoir peur des gens. Elle avait l'impression qu'ils lisaient dans ses pensées. Qu’ils savaient tout d'elle. Qu’elle était sûrement folle. Peu à peu des pensées obsédantes l'envahissaient. Sous forme d'insultes qui sortaient de je ne sais où à chaque passant qu'elle croisait. Elle ne se reconnaissait plus. D’où sortaient ces mots elle si prude et si gentille ? d’où sortait cette violence et cette vulgarité ? c'est comme si elle était possédée par une autre personne, ou une autre voix parlait en elle. Est-elle victime d’hallucination ? d'où sortent ces insultes ? ce n'est pas elle qui les pense non. Elle n'y croit pas. Elle ne se souvient pas avoir jamais pensé un seul mot de ce genre de quelqu'un de toute sa vie. Alors pour de pauvres inconnus qu'elle croise dans la rue ? qu'est ce qu'ils lui ont fait ? rien pourtant 

C’est elle qui est folle avec ce délire de paranoïa ou de persécution à croire qu'ils la croient folle en pensant qu'ils entendent ses délires et ses pensées.

Voilà pourquoi elle se refuse de plus en plus à sortir. Pour ne plus entendre ces voix. Ces insultes.

Et ce n'est pas tout. lorsqu'elle rencontre des hommes ou les copains de ses amies elle entend une voix dans sa tête qui sort de je ne sais où qui parle et qui parle sans arrêt lui disant qu'elle est une perverse et une marie couche toi là et que c'est ce qu'elle veut c'est à dire coucher avec tout le monde donc de ne pas hésiter et foncer et de séduire tout ce qui bouge et de baiser et baiser "puisque je ne suis qu'une s….pe."  Cette voix sort que des insultes et mots vulgaires sur le compte de Marie pour la qualifier, ce qui la outre au plus haut point. Mais pendant les conversations, Marie est envahie par cette voix et ne cherche qu'à la faire taire si bien qu'elle ne répond plus quand on lui parle, les yeux perdus ailleurs ou bien elle se met les mains devant les oreilles prétextant un mal être ou trop de bruit ambiant.  Parfois on la voit s'enfuir en courant subitement sans raison. Ses amies ne la comprennent plus et de moins en moins. Marie s'éclipse sans raison, s'isole de plus en plus, parfois pleure sans dire pourquoi. Même Sabrina n'arrive plus à lui tirer les vers du nez. Et ses amies ne la voient quasiment plus en dehors du lycée.

 

possession

 

Elle tenta de regarder autour d’elle mais un seul œil s’ouvrit. Elle avait mal un peu partout, surtout dans le ventre, et les côtes. Elle avait un mal de crâne qui lui transperçait le cerveau. Tout son corps lui semblait douloureux. Sa tête lui tournait. Le regard embrumé. Tout lui semblait vague et flou, et si lumineux. La lumière rentrait dans la pièce blanchâtre, blanche comme les draps qui la recouvrait. Des bruits de fond lui parvenaient à l’oreille. Seuls planaient un calme et un silence apaisants. Un clapotis venant de la pièce d’à côté. Un robinet qui gouttait. Elle sentait le battement de son cœur dans sa poitrine qui résonnait dans ses tempes. Elle voulut mettre sa main sur son front, afin d’apaiser les coups qui tambourinaient dans sa tête, mais ce mouvement amplifiait la souffrance au niveau des côtes et lui demanda un effort considérable.  Une douleur la fit grimacer car chaque partie de son corps semblait être passée sous un rouleau compresseur.

Elle avait une odeur de médicaments dans la bouche et dans l'atmosphère chargée d’antiseptiques et d'eau de Javel. La pièce était chaude, ou est-ce elle qui avait chaud ? Elle avait de grandes difficultés à tourner le visage qui lui faisait mal. Que s'était-il passé ? Elle avait du mal à se rappeler. Les souvenirs se mélangeaient, fugaces, et flous. Elle n’arrivait pas à les comprendre. Elle avait un léger goût de sang dans la bouche. Sa langue était légèrement boursouflée et entaillée. Elle avait dû se la mordre aussi. Elle voulut se lever, elle avait soif, mais toute la pièce se mit à tourner. Elle eut la nausée et eut envie de vomir. Elle se retint. Elle ravala le peu de bile qui vint du fond de sa gorge. Un goût amer.

Elle entendit quelqu’un frapper à la porte, et vit arriver une femme en blanc. Elle s’approcha.

-          Comment allez-vous ?

Elle voulut parler, mais se rendit compte qu’elle était incapable d’émettre un seul son. Elle ne savait pas pourquoi. Le choc peut-être ? Elle avait mal, elle avait envie de pleurer, elle se sentait seule. Elle eut pour unique réponse quelques larmes qui coulèrent sur ses joues. Elle voulait que tout s’arrête. Que la souffrance s’arrête.

-          Nous allons bientôt vous redonner de quoi apaiser votre douleur, reposez-vous bien. Il va vous falloir du temps pour vous remettre.

Remettre de quoi ? Elle ne se souvenait quasiment plus de ce qu’il s’était passé. Elle n’en comprenait pas le sens. Pourquoi elle ?

La même femme arriva quelque moments plus tard et lui injecta avec une seringue un produit dans sa perfusion, et elle s’enfonça peu à peu dans le sommeil. Elle se sentait lasse, lasse de cette vie, épuisée, mais elle devait tenir, elle devait continuer à se battre. Au moins pour l’une des personnes les plus chères à son cœur : son fils.

 

Je ne vous appartiens pas, tome 1

 

Je suis très mal. J’espère toujours le moindre signe qui me montrerait que Rémy reste attaché à moi. Je suis folle de lui. Pourtant, il m’a fait mal. Je rentre chez ma mère. J’ai envie de me saouler. Je pique des bières à Pascal dans le frigidaire et je bois, je déteste cela, je déteste le goût mais je bois, pas beaucoup mais ça me donne l’impression d’avoir une solution pour ce mal qui me ronge ! et je me goinfre de tout ce qu’il y a dans le frigo, pâtes, pâté, plats cuisinés… tout ce qui me passe sous la main. Je dévalise le frigo, puis je passe aux placards, gâteaux, tablettes de chocolats entières, biscuits…tout y passe…J’ai honte, je me demande ce que vont penser ma mère et mon beau père lorsqu’ils verront le vide dans la cuisine. Même les boîtes de raviolis froides ont été vidées. Une vraie orgie, trop plein que j’ai vomie après la nausée… Je vais très mal, je suis en dépression, j’ai envie de mourir ! Je passe mes journées à pleurer ! Je me torture pour ce garçon et il n’en vaut même pas la peine !

J’ai fait une peinture, je suis au ciel avec Dieu, moi qui ne crois pas en Dieu. C’est le comble, il est là, en face de moi. J’ai dans ma main un revolver, et lui, il tient dans sa main mon cœur brisé. Cela m’apaise ! Ma mère voit cela. Je lui montre ma peinture pour qu’elle voit ma souffrance.

- Ma fille ne pense pas au suicide, non, ce n’est pas possible, ma fille est folle, bonne pour l’asile.

Elle me dit cela au lieu de me réconforter ! Elle parle de moi à la troisième personne alors que je suis en face d’elle. Sa fille, elle est là, en face d’elle, elle souffre, elle voudrait que sa maman lui demande pourquoi elle a envie de se suicider. Pour seule réponse, j’ai droit à « je suis folle, je suis bonne pour l’asile. »

Merci maman de me comprendre si bien, merci maman de me réconforter. Si je me suicide, tu n’auras rien fait pour arrêter mon geste.

Merci maman de ne penser qu’à ton propre bonheur. Ta fille veut se suicider mais non ça n’arrive pas chez toi ce genre de choses ! On est une famille normale. Je me sens seule et incomprise !

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Nous allons au sacré cœur, même si je l’ai déjà visité. Nous montons les marches qui nous mènent à la basilique. Et lorsque je rentre, il se passe quelque chose que je n’arrive pas à exprimer. Je tiens la croix que Rémy m’avait donnée à un moment donné. Ces derniers jours, j’avais besoin de la porter à mon cou. Un signe peut être de ce qui allait suivre ? Je me sens toute petite et tout est immense. La lumière inonde le lieu. Je me sens baignée d’amour, remplie d’amour, un bien être indéfinissable. J’ai l’impression de ne faire qu’un avec le monde. Je sens comme une présence, une douceur qui me transperce et qui me lie à la terre entière. Je suis en communion avec le monde, je ne suis qu’amour. Je marche comme une somnambule, tenant la main de Yann tout le long de la visite de la basilique. Lorsque nous sortons, tout le groupe porte une croix de bois autour du cou. Tout le monde a une croix. Je ne sais pas ce qui m’arrive, je ne sais pas ce qui vient de se passer. Je viens d’être transpercée de l’amour de Dieu. Je ne réalise pas encore que je viens de vivre mes premières hallucinations visuelles et que je viens de rentrer dans le début de ce qui sera une phase maniaque. Bienvenue chez les bipolaires !!

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Un soir, il me retrouve essuyant mon vomi par terre car je n’ai pas pu atteindre les toilettes à temps après avoir bu la moitié d’une bouteille de porto. Il découvre tous les soirs au toucher mes pansements qui couvrent les traces de mes coupures que je me fais quotidiennement dès qu’il sort, peut-être est-ce parce que je ne supporte pas l’abandon, parce que c’est dès qu’il sort que je m'auto détruit, dès qu’il a le dos tourné. Il se sent impuissant face à ma douleur. Il me prend dans ses bras, me promet de ne jamais m’abandonner, de me protéger, de m’aider et de me trouver un psychiatre avec l’aide de sa mère. Je recommence à suivre un psychiatre conseillé par ma belle-mère, mais le courant ne passe pas. Peut-être parce que c’est un homme. Il a l’air âgé, usé par son travail, et ne semble pas s’intéresser à ce que je dis, et il a le nez dans ses papiers et ne me regarde même pas attendant que je dise des choses mais je ne sais pas quoi dire.

Le psychiatre m’a donné un antidépresseur, et l’effet est fulgurant ! Je me remets à vivre comme jamais comme si la dépression n’avait jamais existé et ma perte de poids est fulgurante autant que ma nouvelle lubie pour le végétarisme. Je me remets à écrire intensivement, à me dire que je vais écrire en plus de mon autobiographie un livre sur mon anorexie. J’écris sans cesse, je dors moins. Je deviens hyperactive, et je ne tiens plus en place. Est-ce les effets secondaires de mon antidépresseur ? Est-ce que je suis hyperactive à cause de mon anorexie ? Je passe mon temps à faire du vélo d’appartement, à tout faire pour perdre mes calories en trop. Je compte les calories, je compte ceux que je perds en m‘activant. Je sors souvent au retour de ma formation m’acheter des livres sur les sujets qui m’intéressent sur le moment : l’anorexie, le lien mère-fils, les régimes végétariens. Je souhaite devenir végétarienne. Je passe mon temps à déménager les meubles dans le nouvel appartement que nous avons eu peu après la naissance de notre enfant. Rien ne me convient, je passe mon temps à déménager les meubles de place. J’ai tellement de livres que je fonce m’acheter avec mon père une bibliothèque.

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Je suis irritable, je pète complètement les plombs à la maison, je suis violente, la moindre bêtise de Tristan me met dans une rage folle. Je me fais mal et Tristan assiste à mes scènes de folie. Pour éviter de le frapper, je jette tout ce que je trouve sur mon passage, je mets en vrac sa chambre, je jette ses jouets, je casse les objets, je suis invivable, je ne me contiens plus. Florent assiste des fois à ces scènes, ces hurlements. Je pète les plombs. Et je me sens possédée par un monstre dont je ne connais pas le nom. Je vais sur le net et je fais des recherches avec le mot « automutilation ». Je tombe sur les sites qui parlent du trouble borderline, et du trouble bipolaire. Au début, je me dis que non, ce n’est pas tout à fait moi, je ne suis pas aussi violente, je n’ai pas des relations conflictuelles avec ceux qui m’entourent, je n’ai pas d’appétit sexuel, je ne passe pas du coq à l’âne dans les relations, dans mon boulot, loin de là, je n’ai pas de hauts, juste des bas. Mais l’idée fait son chemin. En relisant mon autobiographie, je note cette cassure dans ma vie, qui fait penser à une phase maniaque : cette cassure, c’est celle que j’ai lorsque je découvre la foi. Je m’aperçois aussi peu à peu que ce que je considérais comme normal ne l’est peut-être pas : mes hallucinations, mes délires, ma foi qui certes m’a porté mais qui a peut-être été excessive sur certains points, mes projets délirants, mon hyperactivité, mes dépressions atypiques, mes tentatives de suicide trop nombreuses…je vois peu à peu ces hauts et ces bas… Je réalise que mes dépressions n’ont rien de tel. Même en dépression, je bouge sans arrêt, je dors très mal, ou je ne réussis pas à m’endormir avant deux trois heures du matin. Je vois les dépressions de mon entourage, la dépression de Florent : inactivité, mal être, à ne rien vouloir faire, sans avoir des idées suicidaires, à se dévaloriser, à avoir envie de dormir, et passer son temps affalé sur le canapé, donc caractérisée par un amoindrissement de l’activité. Alors que moi, dépressive et au bord du suicide, je suis comme branchée sur prise, à bouger et à penser dans tous les sens, à m'autodétruire et à être impulsive. Et surtout, je n’ai pas de réponses pour ces hallucinations auditives et visuelles et délires divers, mystiques ou autre, de possession...ni quelle est le nom de ma pathologie ? Borderline ? Bipolaire ? Psychotique ? De toute manière, je le sais déjà, je suis folle, tout le monde me l’a déjà dit depuis que je suis adolescente, je suis folle, bonne pour l’asile, autant donner un nom à ce que j’ai pour m’enfermer ou me trouver un traitement, une solution pour sauver mes enfants et ma famille !!!

 

Une mère au bord de la folie Tome 2

 

Tristan a trois ans, il rentre en petite section de maternelle. La séparation est difficile, autant pour moi que pour Tristan. Il s’accroche à moi, il continue à se jeter la tête par terre aux yeux effarés de l’institutrice, qui est aussi la directrice de l'école. Il continue à faire cela depuis ses deux ans épisodiquement à la moindre contrariété. J’ai l’impression que l'école attend de moi que je me montre plus ferme. Je ne sais pas pourquoi mais il me faut être une mère parfaite, la plus parfaite possible. Je me mets la pression pour donner le meilleur à Tristan. La maitresse me prend à part et pense que les problèmes de séparations viennent aussi du fait que j’ai du mal à le laisser grandir. Je dois être trop ambiguë et Tristan doit le sentir. Pas de biberon le matin, beaucoup plus de règle à la maison. Fini le laisser aller des vacances, il faut que je reprenne ça en main. Que dirait-elle si elle savait que Tristan dort dans notre chambre la plupart du temps !! La maîtresse m’interpelle aussi sur son audition, car il semble être dans la lune, et ne pas entendre ce qu’on lui dit. Elle l’appelle sans qu’il réponde a son prénom. Il fait de l'écholalie et ne s'intègre pas à la classe et évite soigneusement ses pairs et compte tout ce qu’il trouve, et reste seul dans la cour lors des récréations à compter les cailloux. La maîtresse ne le comprend pas. Elle a fait des tests comme elle le fait à chaque enfant et elle me dit qu’il faudrait que Tristan soit suivi par le RASED. Nous testons son audition et il s'avère qu’il a une otite séreuse. Son audition est bonne. Il a des otites sur otites, crises d'asthmes sur crise d'asthme, bronchites sur bronchites. Nous faisons des allers et retours aux urgences. Je suis au chevet de Tristan avec aurélien au sein en train d’allaiter. Tristan reste même quelques jours aux urgences à la suite d’une gastro-entérite qui le déshydrate. En dehors de ses périodes de maladie, Tristan demande énormément d'énergie. Il veut qu’on s’occupe de lui en permanence, ne sait pas jouer seul avec ses jouets, refuse de manger. Les repas sont une vraie sinécure, il faut se fâcher, car il ne veut rien, ne mange rien. Je vais le chercher le midi pour qu’il mange à la maison et quand je reviens, la maîtresse demande à Tristan s’il a bien mangé. Je réponds qu’il n’a rien voulu manger, comme d’habitude. J’ai l’impression d'être une mauvaise mère, qui ne sait pas être ferme avec son enfant, alors qu’on se prend la tête à chaque repas avec Tristan pour qu’il mange ne serait quelques cuillères de son repas. Il ne mange finalement que son fromage et son yaourt. Parfois, il fait des crises toujours pour ses histoires de comptage : quand il y a des petits pois, il lui en faut trois par bouchées sinon, il hurle, se jette par terre. Ces repas sont une source d’angoisse et de frustration. C’est le moment où c’est la crise systématiquement. Je finis par arrêter de me prendre la tête avec les repas parce que je ne trouve aucune utilité à être en conflit permanent à chaque repas qui n’a décidément pas envie de manger. S’il est comme son père, buté, il pourrait rester une journée devant son assiette sans rien manger. Du coup, je fais un essai de repas en cantine. Cela se passe plutôt bien. Moi qui voulais être la bonne mère qui mitonne des repas à son fils, c’est loupé. La pression du groupe fait que Tristan mange mieux à la cantine qu’à la maison. Tristan m’accapare tellement que je n’arrive pas à apprécier ma relation avec aurélien. Aurélien fait des micros sieste de 15 minutes en journée, ne fait toujours pas ses nuits, souffre pendant quelques mois de coliques le soir. Il s’endort au sein sur le canapé transformé en lit à cet effet. Il s’endort le soir avec nous dans le salon pendant que Tristan dort à l'étage. C’est un bébé plutôt facile à vivre, que je porte souvent pour calmer ses coliques. J’ai entrepris de recoucher Tristan dans son lit. Nous arrivons à le faire dormir dans son lit en nous allongeant à ses côtés dans son lit. Cela peut certains soirs durer une heure, voire plus avant qu’il s’endorme. Cela nous use, cela me fatigue d’autant plus qu'aurélien, lors de périodes de rhumes se réveille plus souvent pour téter. Cette fin d’année est plutôt éprouvante. Je suis fatiguée comme le papa. Je fais les choses de manière automatique, j’ai l’impression de ne pas aimer aurélien, de ne pas avoir le coup de foudre vécu lors de la naissance de Tristan, de ne rien ressentir, comme ci mes émotions étaient totalement anesthésiées. Je me sens vide. Tristan qui accapare, Tristan malade, Tristan à l'hôpital, Tristan et ses crises de colères, Tristan et son manque d'appétit, Tristan et son auto-agressivité, … Je n’arrive plus à apprécier le temps passé avec mes enfants, avec aurélien, avec ce bébé que je désirais. Je tombe sur un livre un jour sur le Burn out maternel. Quand je vais voir mon médecin, il me donne du magnésium en me disant que c’est juste un baby Blues. Un baby blues à plus de 8 mois passés ??? 

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Quatrième partie Cyclothymiques

Le 18 Février, je me réveille, agacée de ce bébé sans nom. C’est décidé, il s’appellera clément. Je vais au rendez-vous chez le Dr Hantouche le soir même avec cette certitude. Confirmée bipolaire cyclothymique. J’ai un traitement enfin, que je pourrais prendre en allaitant mon bébé. Et après, on mettra du lithium. Mon psychiatre m’a demandé, à la vue des fils de discussion sur internet, si je faisais le concours du plus cyclothymique. Trêve d’humour, il était ulcéré de voir que personne ne m’ait diagnostiqué avant. Il m’a fait remplir des questionnaires, comptabilisé le nombres de psychiatres et psychologues que j’avais vu avant, (une bonne dizaine) le nombres de tentatives de suicides (autant), le nombres de traitements et d'antidépresseur reçues…J’ai l’impression d'être enfin écoutée. Je suis une toile vierge sur laquelle il va commencer à tester un traitement. J'espère qu’il trouvera le bon assez rapidement. Son diagnostic est un soulagement pour moi. Enfin j’ai un nom sur mon mal être et tout ne vient pas que de mon passé. Certes, cela a pu être un des facteurs aggravants de ma maladie, mais tout ne vient pas de là. Je suis au début d’une nouvelle vie, plus lumineuse je l'espère. Deux jours après le diagnostic, j’ai accouché d’un beau petit garçon, clément à 37 semaines et demie. Accouchement rapide, naturel en maison de naissance. L’allaitement s’est mis en marche. Maintenant, il ne reste plus qu’à surmonter les nuits coupées, voir comment réagissent les aînés…espéré qu’avec le traitement, je ne refasse pas une dépression post partum. Je suis contente d’avoir mon bébé dans les bras, que la grossesse soit derrière moi avec son lot de mauvais souvenirs… j'espère pouvoir enfin passer à autre chose, après quelques mois, retravailler… et voir si on achète une plus grande maison… J’ai l’impression qu’enfin tout se met en place

Comment réussir à gérer sa propre maladie, quand on ne soigne pas non plus celle de ses enfants ?  Mon troisième fils a trois semaines passées, je suis en début de dépression post partum, en début de traitement et je dois tenter avec cela de gérer les crises de mon fils aîné. Plus je me renseigne sur la maladie, plus j’ai l’impression que les soucis de mon fils aîné Tristan viennent de cette maladie. J’ai pris rendez-vous au CTAH pour lui aussi, car si je me soigne et ne fais rien pour lui, les crises continueront de même (parce que même si on croit que tout est la faute de la mère !!! Ou à l'éducation, ne faut pas charrier, il part en vrille si papa est fatigué, même si je vais bien, ou pour un rien. J’ai juste envie de dire que j’en ai marre qu’on me dise, oui, que tout est dû à mes états d'âmes, que tout est dû à mes dépressions… et si ses crises elle-même provoquaient mes dépressions ? Et si sa sensibilité est exacerbée et amplifié par la même maladie que moi ? et s’il existait un effet miroir entre Tristan et moi ? et si on s'entraînait mutuellement dans nos cycles ? Il est suivi depuis l’année dernière, depuis la petite section maternelle par psy, pédiatre, pmi, thérapie familiale. On m’a ri au nez quand je suspectais une dépression chez lui à 3.5 ans, et une autre quand je m'inquiétais de le voir en pleurs tous les soirs à la sortie de l'école à me dire qu’il était triste, qu’il était fatigué, qu’il arrivait à rien, à pleurer pour un rien…pendant des semaines. Enfant tranquille jusqu’à ses deux ans, car à partir de deux ans, il a commencé à se jeter la tête par terre quand il refusait par exemple qu’on lui change sa couche. Il a eu les mêmes crises d'auto agressions à l’entrée en maternelle, à se taper la tête par terre, ou les membres sur les objets, se mordre, se griffer, dès qu’il nous voyait nous éloigner de la fenêtre de l'école ou pour des broutilles à la maison. Il y a ces « TOC » de comptage qui ont fait suspecter une précocité. A l'école, isolé, il passait son temps à compter, les cailloux, les toilettes, les chaussures, ne jouait pas avec les autres, était super doué pour les chiffres et les puzzles (à 3 ans il faisait des puzzles pour 6 ans) mais, la psy qui l’a testé la trouvé « dysharmonique » avec un gros retard de langage, qu’on a mis sur le compte de ses otites séreuses à répétitions. à l'école, il était certes isolé mais suivant malgré lui le groupe, avec un bémol sur certaines règles qu’il voulait faire à sa sauce, en répondant à côté de la question demandée (réflexe de compter) j'étais moi-même en pleine crise, avec des phases rapides ne sachant pas encore que c'était le trouble bipolaire. Cette année, l’auto-agressivité est revenu épisodiquement mais s’est surtout transformé en agression sur nous. Il nous tape, il pique des crises, jette ses jouets, casse tout, est en opposition systématique, veut commander, dit que c’est lui qui décide. À l'école, il commence à se lier un peu (surtout avec les enfants au comportements déviants d’après le rapport de l'école), a des tocs, mais là, comme il est dans sa période alphabet, il répète en boucle son alphabet ou les lettres de son prénom quand on lui parle ou qu’on se fâche. Mon fils a deux visages, tantôt calme, à l'écoute, me prenant la main, jouant tranquillement, tantôt, j’ai une furie, qui veut courir à des kilomètres devant moi, au risque de se mettre en danger, qui teste sans arrêt… l’autre soir, à bout de fatigue, j’ai regardé le comportement de mon fils, de manière détachée, mais avec l’impression d’y voir clair. Je n’arrivais pas forcément à distinguer des phases distinctes maniaque et dépressive, mais là ce soir, j’avais l’impression que mon fils était branché sur une prise de 10000 volts !!! il parlait sans arrêt, chantait à tue-tête, fort, débitant sans jamais s'arrêter des paroles en l’air, on n’entendait que lui (parole de son père !!!), il sautillait partout, sur le sol, grimpait au meuble, sur les chaises, étaient dans l’incapacité à rester en place…on lui parlait mais c'était comme s’il ne nous entendait pas, on n’avait aucun moyen de l’accrocher, comme s’il était complètement déconnecté de la réalité…. Et pour le coucher !!! Je n’en parle même pas. Certaines journées et surtout le soir, ça ressemble souvent à cela, et d’autres, il est affalé sur le canapé, à pleurnicher, à s'écrouler, à se demander s’il est malade…. À l'école, chaque maîtresse qu’il a eu dit qu’elles ne le comprennent pas, ou qu’il a deux visages : sitôt qu’on le contrarie, il se ferme pour le restant de la journée. Mais à l'école, il est gentil, pas agressif du tout, vif et joyeux. À la maison, aussi j’ai deux visages, mais j’ai l’impression que je récolte tout ce qu’il a gardé pour lui la journée. J’ai donc pris rendez-vous pour lui. 

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 Le mardi 23 octobre 2018, nous sommes allés donc à robert Debré. Sur la route, il y avait pas mal de bouchon et florent pestait contre cela et sur le retour aussi il râlait qu’il gâchait ses congés pour cela. Faut croire qu’il n’y voyait aucun intérêt pour lui d’emmener Tristan à l'hôpital. Nous sommes arrivés vers 10h30 et nous sommes allés au secrétariat où j’ai expliqué la situation et on m’a redirigé vers les urgences pédiatriques. Le médecin a d’abord reçu Tristan puis nous a reçu le père et moi car il ne savait pas pourquoi nous venions. Sur tout le rendez-vous, c’est moi qui ai parlé le plus, florent ne décrochant pas un mot. J’ai su bien expliquer les comportements de Tristan, ce qui faisait penser au TSA, ses tentatives de suicide. Le médecin a questionné Tristan pour savoir si en ce moment il se sentait triste, mais apparemment non, plus maintenant. Le médecin lui a bien dit qu’il fallait gérer ses colères autrement qu’en essayant de passer par la fenêtre car même si c’était pour m'embêter, c'était dangereux et cela nous inquiétait. Ils ont répertorié tous les antécédents de la famille autant du côté du père que de la mère. De mon côté, j’ai un cousin autiste et un cousin handicapé, un père qui a fait deux dépressions, une mère souvent dépressive, deux oncles alcooliques dont un qui était violent avec ma tante, une grand-mère maniaque, tout le temps dépressive et sujette aux crises de panique et de tétanie et sûrement bipolaire. Du côté du papa, il y a ma belle-mère qui se dit aussi cyclothymique et qui a fait plusieurs tentatives de suicide (et j’ai appris aujourd’hui par florent qu’elle a déjà été internée en hôpital psychiatrique), une grand-mère maternelle alcoolique…il m’a demandé comment c'était déroulé la grossesse. J’ai dit qu’on a trouvé au dernier mois le streptocoque et qu’on m’a donné un traitement, que Tristan est né trois semaines en avance, et que durant l’accouchement, son cœur ralentissait et il y avait des signes de souffrance, que l’accouchement avait été déclenché suite à la rupture de la poche des eaux. Puis le médecin et ses collègues se sont concertés pour savoir s'ils gardaient Tristan à l'hôpital. Je craignais qu’ils le fassent mais après concertation, ils ont dit qu’au vu du fait qu’on a sécurisé toute la maison avec les verrous notamment, et que Tristan ne se sentait pas triste en ce moment, même s’il essaie toujours de sauter par la fenêtre en cas de frustration, Tristan pouvait repartir chez lui. Ouf !!! Soulagement !!! Il nous a donné des pistes d’adresses où aller pour faire un diagnostic car l'hôpital est sectorisé et a un délai d’attente d’un an, pour des tests. Quand j’ai parlé que dans l’Eure c'était 3 ans d’attente et que le CRA de Rouen nous dirigeait vers le CMP de notre secteur, et qu’il n'était pas formé pour l’autisme, il m’a donné des adresses. Il a dit qu’il nous ferait des courriers pour appuyer notre demande. Il est allé les faire et a appelé la psychologue et a lu tous les comptes rendus et mes écrits sur les symptômes de Tristan de sa naissance à maintenant. Puis il est venu nous rendre les courriers pour le CMP de Gisors, pour la psychologue et pour un organisme qui répertorie les psychologues en libérale qui font du diagnostic de l’autisme. Il m’a bien dit que mes écrits étaient très clairs et que lui aussi croyait au diagnostic du TSA. Quand on est rentré à la maison, on a expliqué à ma belle-mère le déroulement de la visite puis elle m’a dit que je dramatise tout et qu’il n’y avait pas lieu de s'inquiéter. Elle m’a dit aussi que tous les enfants faisaient une crise d'adolescence et que si on n’en faisait pas, ce n'était pas normal. Puis a dit que les comportements de Tristan même s’ils sont excessifs étaient normaux et que tous les enfants se contiennent à l'école et explosent à l’arrivée au domicile. Elle a bien vu que je n'étais pas d’accord avec elle. Puis elle a dit aussi que je ne devais certainement pas savoir m’y prendre avec Tristan et que notre relation a toujours été difficile. Je n’ai même pas eu le temps de lui dire que à l'hôpital, on avait émis l’idée de le garder si on n’avait pas mis des verrous aux fenêtres. Si c’est moi qui dramatise tout comme le dit ma belle-mère et florent à qui j’ai posé la question par la suite, je ne comprends rien à rien.

J’ai envoyé un message à la psychologue lui racontant tout cela, le fait que ma belle-mère et florent minimisent tout, disent que je dramatise tout, et que c’est en gros de ma faute si Tristan se comporte ainsi parce que je ne sais pas m’y prendre avec lui, bien que je dise depuis plusieurs fois qu’avec la douceur ou la fermeté, le résultat est toujours le même, Tristan explose et tente de se défenestrer, casse tout sur son passage, tape ses frères et s’automutile, je lui dis que moi seule vois que son comportement n’est pas normal pour un enfant, qu’il soit en pré adolescence ou à l’adolescence. On ne réagit pas ainsi à la moindre frustration, ce n’est pas normal. A les entendre et à entendre tous ceux qui m’ont écouté parler des problèmes des uns et des autres et des miens, je serais une vrai mythomane, une folle qui invente des problèmes, qui romance tout, qui exagère le moindre fait banal: les simples conseils de ma belle-mère pour me faire évoluer dans mon quotidien serait devenu du harcèlement pour me faire changer totalement de personnalité et de comportement pour le bien être de tout le monde vu le cas sociale que j'étais et l'éducation que j’ai eu et d’où la famille d’où je venais, les simples jeux d’entre cousins sont transformés en inceste et abus sexuelles, les simples chatouilles d’un beau-père, en attouchements sexuelles, les simples gifles pour rire de mon ex en violences conjugales, les simples jeux sexuelles en viols conjugaux, de simples fessées d’un père en maltraitances...non, c’est moi la fille qui dramatise tout, toujours tout! personne ne me croit et ne me croira jamais, sauf les psy, sauf ma psy qui me dit qu’elle croira toujours dans un premier temps les mères lorsqu’elle sente les inquiétudes posés sur le mal être sur leurs enfants. Les pères étant souvent aveugles, comme le dira plus tard ma belle-mère, que son propre fils se cache souvent les problèmes des enfants. Non à les entendre, c’est moi la folle bonne à enfermer et le monde qui tourne autour de moi est normal et c’est moi qui déforme la vérité et est paranoïaque.  Et ce discours-là, je l’entends depuis le début, depuis mon enfance : je suis folle, j’invente des histoires, je dramatise tout, c’est moi qui transforme la vérité, je suis bonne pour l’asile!!! j’en ai franchement ras le bol d'être traitée comme la folle de service alors que je tente de sauver mon fils de la dépression. Encore une fois, je me sens complètement abandonnée par la famille de florent et bien sûr on me met tout sur le dos, en disant que c’est toujours la faute de la mère.

La psychologue m’a répondu. « Alors contrairement à ce que tout le monde pense, la crise d’adolescence n’est pas systématique et elle a lieu dans 30 pour cent des cas. Et non, faire mine de se jeter par la fenêtre n’est pas normal. Un psychiatre vient de vous dire que c’est une réaction due à la frustration typique de l’autisme. Donc c’est normal pour un autiste. Je crois que tant que le bilan ne sera pas fait, votre belle-mère et votre mari n’y croiront pas. »

 

Commentaires

  • HELENE MOYA

    1 HELENE MOYA Le 17/11/2020

    lien site des livres
    www.mayasoleil.fr

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